Inde du sud
Le voyage en Inde du sud effectué en mars 2014 m'a permis de visiter le Tamil Nadu, le Kerala et Karnataka. Il ne n'a manqué qu'une visite de l'Andhra Pradesh pour faire un tour des 4 états où on parle des langues Dravidiennes, parmi les plus anciennes du sous-continent.
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Mon voyage en Inde du sud effectué en mars 2014 m’a permis de visiter le Tamil Nadu, le Kerala et Karnataka. Il n’a manqué qu’une visite de l’Andhra Pradesh pour faire un tour des 4 états où on parle des langues Dravidiennes, parmi les plus anciennes du sous-continent.
Ils sont bien différents de ceux du nord. On est ici dans l’Inde « historique » qui n’a pas subi l’influence des invasions Persanes et Moghol.
Le Tamil Nadu est au sud-est du sous-continent, La capitale en est Chenai (ex Madras). Le Kerala est au sud-ouest et le Karnataka au centre. Ils ne se ressemblent pas. Les états de l’Inde moderne ont été découpé selon les langues dominantes, et donc répartissant des populations de cultures différentes mais unies par l’Hindouisme.
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Fin mars/début avril, durant le mois indien de Medom (avril-mai), ont lieu au Kerala de grands rassemblements (Pooram) à la fin des moissons du riz. Le plus connu se tiens à Thrissur mais c’est dans la ville voisine de Guruwajur que j’ai eu la chance d’assister par hasard à la procession qui clôture la semaine de festivités.
Je passais dans cette petite localité pour visiter Guruvayoorappan, maison de repos des éléphants située à Punnathur Kotta à d'environ 5 km. 40 à 50 pachydermes vivent une vie tranquille, mais solidement enchainés, dans ce temple aux Eléphants. Ils y sont dorlotés, nourris, lavés, brossés, pédicurés… pour partir de temps en temps parader dans les fêtes et processions du pays.
Arrivé en fin d’après-midi en ville, l’effervescence était perceptible. L’Inde étant en période préélectorale, la vue des oriflammes dans les rues et les nombreux stands équipés de hauts parleurs tonitruants, nous ont fait penser qu’un concours de puissance des sonos était programmé pour les débats électoraux.
Si cela était partiellement exact, ce n’était pas la seule raison de toute cette agitation. Sur les allées commerçantes menant au très vénéré temple à Vishnou, un des 5 les plus importants de l’Inde, les marchands commençaient à installer des Krishna tout bleu, avec force offrandes à leurs pieds.
Des milliers de participants (voire des dizaines de milliers ?) sont venu pour suivre la procession votive et faire leurs dévotions au temple de Krishna.
Pour cette occasion, les femmes revêtent leur plus beau sari et les hommes portent le dhoti de fête (sorte de tissus blanc, souvent en soie pour les festivités, noué autour de la taille et qui constitue le vêtement habituel des hommes en Inde du Sud).
Dans la soirée, une foule monstre se rendit dans les rues pour présenter des boisseaux de riz aux divinités présentées sur des éléphants caparaçonnés, ornés de décorations plaquées d'or, au cours d’une énorme procession.
Sur le dos de chaque animal se tiennent 3 personnes : la première maintient une ombrelle de soie, la seconde agite les venchamarams (sorte de pompons), et la dernière porte les alavattams (ronds orné de plumes de paon)
La parade est rythmée par des orchestres composés de tambours, cymbales, flutes et kombu (le panchavadyam)
L’affluence deviens très forte, l’ambiance chauffe jusqu’a à la limite de l’hystérie par moment, au fur et à mesure de la montée en rythme et en puissance des percussions et fanfares de sorte de « buxins ». Ce sont surtout les chendas ou tambours de temple qui créent l'émotion, jusqu'à la transe, partant d'un rythme lent pour finir en crescendo.
Pour couronner le tout, des feux d’artifice se tirent de part en part au fur et à mesure que la procession faisait le tour du temple illuminé comme un casino. A l’intérieur une queue impressionnante de dévots piétinait pour honorer Vishnou.
J’ai vécu un grand moment d’émotion lorsque pour tenter de faire des photos rapprochées, je me suis trouvé emportée par une marée humaine fermement contenue par un service d’ordre muscle et la police locale.
Partie comme si de rien n’était pour un tour du marché à 5h de l’am, je suis rentré à 22 h épuisé, mais incroyablement heureux d’avoir vécu ce moment d’intense émotion au milieu de cette foule fervente où je pense avoir été le seul occidental.