Les habitants des grandes plaines du sud-est asiatique sont essentiellement des agriculteurs qu’il s’agisse des Birmans et des Mons dans la plaine de l’Irrawady, des Thai dans celle de ChaoPraya ou des Khmers et des sud vietnamiens dans celle du Mekong.
Historiquement, ces terroirs rizicoles constituaient la base nécessaire à l’établissement d’un État. Il permettait le développement d’une agriculture intensive demandant une main d’oeuvre importante et une bonne maîtrise de l’eau.
Le monde civilisé de l’époque était et reste encore celui de la rizière associée au souverain et à une grande religion, par opposition au monde de la forêt auquel étaient associées des valeurs négatives par les habitants des plaines.
La réalisation de systèmes d’irrigation a été possible au sein d’anciens Etats, depuis le XI ème siècle en haute Birmanie (région de Mandalay) et depuis le XIII ème dans la Thaïlande du Nord dans le royaume du Lane Na. Les richesses produites et accumulées donnèrent naissance à de puissants royaumes dans les grandes plaines de l’Asie du Sud-est (Sud Mékong avec les Khmers, ChaoPraya avec les Thaïs de Sukhothai et de Ayutthaya, plaine de l’Irrawaddy pour les Birmans
L’organisation des royaumes agraires qui constituèrent les bases géopolitiques des États actuels, montre que le territoire était pensé à partir de son centre et non pas en fonction de frontières fixes et rigides.
L'anthropologie est la branche des sciences qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques (anatomiques, morphologiques et physiologiques, évolutifs) et culturels (socioreligieux, psychologiques, géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et naturelles
L'anthropologie s'organise autour de deux grands types de travaux étroitement liés : d'une part, les travaux d’ethnographie, qui sont des enquêtes et observations de terrain (empiriques) concernant dans les détails et de façon isolée les peuples, cultures et sociétés humaines, et dont les résultats sont le plus souvent publiés sous la forme de monographies ; et d'autre part, les travaux d’ethnologie, dans lesquels sont étudié les peuples, cultures et sociétés humaines de façon comparée et sur la base de recherches (théoriques) au sein des publications ethnographiques, et dont les résultats sont le plus souvent publiés sous forme d'essais. (WiKi)
L’ethnographie est l’étape de collecte des données, l’ethnologie le stade des premières synthèses, l’anthropologie est la phase de généralisation théorique après comparaison
L’anthropologie et l'ethnologie s’assignent comme tâche de penser l’autre.
La nation est un « Ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique
La notion de Nation est in concept occidental apparu après le traité de Westphalie au XVIIIème siècle, lorsque les royaumes européens formalisèrent l’existence de frontières géographiques à l’intérieur desquelles la souveraineté nationale s’exprimait. Pour d’autre civilisation le concept n’est pas associé à une délimitation précise des frontières, mais à l’existence de réseau d’alliance plus ou moins souples avec des peuples suzerains.
La nation est devenue depuis la Révolution française la forme privilégiée sinon unique de l'organisation politique dans le monde si bien qu'elle peut nous apparaître comme le cadre « naturel » dans lequel se pense et se vit le lien social et politique moderne.
Il convient de distinguer la nation et l’État. « L’idée de Nation implique une idée de spontanéité; celle d’État, une idée d’organisation qui peut être plus ou moins artificielle. Une nation peut survivre, même lorsqu’elle est partagée entre plusieurs États; et un État peut comprendre plusieurs nations » (Cuvillier, Précis de philosophie)